L’UNICEF et le gouvernement du Canada ont œuvré à fournir deux centrales de production d’oxygène et plus de 600 bouteilles d’oxygène à deux hôpitaux burkinabè que sont les Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulle de Ouagadougou (CHUP-CDG) et Sourou Sanou de Bobo Dioulasso. Ce jeudi 6 avril 2023, ces centrales ont été inaugurées au CHUP-CDG en présence du ministre de la santé et de l’hygiène publique, ainsi que des directeurs généraux des centres concernés.
528 871 470 de francs CFA. Voilà le montant global du geste de bienveillance de l’UNICEF et de l’ambassade du Canada qui, depuis 2021, se sont engagés à renforcer les capacités de production des hôpitaux en oxygène médical. Selon Sandra Lattouf, représentante de l’UNICEF au Burkina Faso, « ce geste est une réponse aux appels lancés par les autorités burkinabè aux partenaires techniques et financiers afin de conjuguer les efforts pour l’atteinte des objectifs de développement durables pour lesquels le pays est pleinement engagé ».
- « La tenue de cette cérémonie traduit notre engagement commun à apporter les meilleures conditions de soins aux malades et à toute la population du Burkina Faso », Sandra Lattouf
L’avènement de ces centrales d’oxygène intervient à un moment où le Burkina Faso est en proie à d’énormes difficultés, dont les plus importantes sont les crises sécuritaire et humanitaire. Vu l’importance du secteur sanitaire, ce don vient ôter une épine au pied du ministère de la Santé qui doit faire face aux besoins de plus en plus grands des populations..
- Une vue des bouteilles d’oxygène offertes par l’UNICEF et l’ambassade du Canada
C’est donc avec un sentiment de joie que le ministre a apprécié ce présent. « Je suis heureux et comblé parce que l’oxygène constitue un élément important dans la qualité de la prise en charge des patients au niveau des formations sanitaires. Ces besoins se sont considérablement accrus avec la pandémie de covid-19 et plus précisément avec les cas graves hospitalisés dans nos hôpitaux. Avec ces unités de production d’oxygène, cela rend les hôpitaux autonomes, si fait que leurs budgets sont soulagés. Ce précieux produit constitue le deuxième poste de dépenses dans les hôpitaux après les dépenses liées aux salaires du personnel. Le plus souvent, les dépenses en oxygène médical sont très élevées et sont difficilement soutenables par les structures sanitaires. Au niveau de l’hôpital Sourou Sanou, la dépense annuelle pour l’oxygène tourne autour de 200 millions de francs CFA et pour la pédiatrie, on est autour de 80 millions de francs CFA. C’est énorme. Avec ces nouvelles centrales, ce sont 280 millions qui seront économisés pour être injectés dans d’autres postes de dépense », s’est réjoui Robert Lucien Jean Claude Kargougou, ministre de la santé et de l’hygiène publique.
- « Un bébé qui présente une souffrance fœtale parce que la maman n’a pas suffisamment d’oxygène pourrait mieux être alimenté grâce à ces centres d’oxygène et l’enfant pourra naître sans séquelle. L’oxygène est extrêmement important dans la prise en charge des patients », Jean Claude Kargougou
Au cours de cette cérémonie d’inauguration, une visite de la centrale a été organisée pour constater l’effectivité du nouvel équipement. Selon Dr Moussa Ouédraogo, chef de service de la pharmacie, il s’agit d’une innovation. « De par le passé, on remplissait des bouteilles qu’on transportait au niveau de la centrale de disposition. Cette fois-ci, il y a la possibilité d’injecter directement l’oxygène produit dans le réseau pour être utilisé. Cela va permettre d’assurer une couverture de nos besoins à 100% parce qu’il n’y aura plus de rupture. On produit, on stocke et on utilise ce dont on a immédiatement besoin. Ainsi, pendant les ruptures, coupures de courant ou panne, on ressort ce qu’on a mis en stock pour être utilisé », explique-t-il.
- « Nous sommes à présent à 61 ans de collaboration et le Canada demeure engagé aux côtés du Burkina Faso dans l’atteinte de ces objectifs de développement avec des partenaires comme l’UNICEF », Lee-Anne Hermann
Cette cérémonie fut l’occasion pour l’ambassadrice du Canada au Burkina Faso, Lee-Anne Hermann, de louer les relations saines et fructueuses des deux pays, vieilles de plus d’une soixantaine d’années. « La collaboration entre nos deux pays a permis d’accomplir de grands progrès au cours de ces 60 dernières années. Ensemble continuons à travailler afin que personne ne soit laissé pour compte », dira-t-elle pour conclure.