Le Nouveau Testament rapporte diverses prières, en précisant ce qui est demandé. Nos sujets de prières devraient résulter moins des péripéties de l’existence que de ces divers modèles. Le premier d’entre eux est : demander la grâce pour chaque église, pour nos frères et sœurs (et pour soi).
Que la grâce soit avec vous, amen (2 Timothée 4.22). Plus qu’une manière spirituelle de saluer le lecteur, ce vœu est une prière. On la retrouve chez tous les auteurs du NT, sauf Jacques (qui le dit autrement : Dieu donne sa grâce aux humbles, Jacques 4.6). C’est la prière qui revient le plus dans leurs écrits. Car, pour ainsi dire, elle contient toutes les autres (celles pour la consolation, l’espérance, la foi, etc.). Avec la grâce, elle demande souvent la paix qui, étant le “shalom de Dieu”, contient divers bienfaits.
Le Dieu de toute grâce
(1 Pierre 5.10) Cela va sans dire, mais il faut le dire : le mot grâce nous renvoie à Dieu ! C’est lui qui donne. La foi, le repentir, l’espérance… sont des dons de Dieu.
Dans la Bible entière, le mot ‘grâce’ a un même sens : faveur souverainement accordée par Dieu. Accordée par le grand au petit. Accordée librement, car nous ne la méritons pas. Nous ne pouvons pas la revendiquer. Nous n’en sommes jamais propriétaires. Mais – ô grâce – nous pouvons et devons la demander à Dieu qui est splendeur ! Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ (Galates 1.3).
Sa faveur, Dieu la concrétise par sa miséricorde. C’est à dire des actes de bonté : alliance, expiation, secours, provision, etc. Il est le Dieu de toute grâce. Ce nom exprime une merveille : comme les eaux couvrent le fond des mers, tout ce que Dieu fait pour nous est grâce.
Sans attendre qu’une difficulté particulière touche un frère ou une église, prions que Dieu lui donne sa grâce. Ça revient à demander quoi ? La réponse est dans les manières dont Dieu montre sa grâce aux rachetés : plus que les bienfaits de sa création (Actes 17.25), sa grâce est que Jésus pardonne, et aussi qu’il pourvoit, et aussi qu’il revient.
Demander la grâce c’est prier que Dieu pardonne nos frères
Que la grâce et la paix vous soient données.
Dieu a accordé aux frères le repentir et le pardon des offenses (Apocalypse 1.5), mais ce n’est pas seulement du passé. Ils en dépendent encore, ils en ont encore besoin. Pour eux il est écrit : si nous disons que nous n’avons pas de péché (présent), nous nous séduisons nous-mêmes (1 Jean 1.8). Et : le péché nous enveloppe si facilement (Hébreux 12.1). Ingratitude, tiédeur, hostilité, convoitise, etc. Adhésion aux idoles, torsion des Écritures, etc. Mais notre Seigneur Jésus a dit de prier : pardonne-nous nos offenses, c’est à dire les miennes et celles de mes frères et sœurs.
Le plus souvent, nous péchons non par endurcissement mais par faiblesse (1 Th 5 v 14). La bonté de Dieu est de nous pardonner et, vu notre faiblesse, de pourvoir à notre foi et sanctification. Approchons-nous donc du trône de la grâce afin de trouver grâce, secours (Hébreux 4.16). Voilà pourquoi demander la grâce est sujet de prière permanent.
Demander la grâce pour nos frères c’est prier que Dieu pourvoie
Que la grâce et la paix vous soient multipliées (1 Pierre 1.2).
Cette prière demande que Dieu pourvoie. L’idée est que si Dieu a livré son propre Fils, il nous donnera aussi tout avec lui par grâce (Romains 8.32). En demandant la grâce, nous demandons tout ce qui fait un disciple et une église : sagesse et persévérance, amour et connaissance, fidélité et patience. Grâce multicolore ! (1 Pierre 4.10). La grâce de Dieu enseigne (Tite 2.12), elle travaille (1 Corinthiens 15.10). Si Dieu donne ses commandements, son Esprit Saint, son zèle pour le servir, c’est une grâce.
Quand nous sommes tentés, Dieu continue à pourvoir. Le Seigneur Jésus a dit de prier : délivre-nous du mal. Notre bonne volonté ne suffit pas : quand Pierre écrit d’être sur nos gardes, il précise de croître dans la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ (2 Pierre 3.17-18). Demander la grâce pour nos frères est tout à fait pragmatique. Et aimant.
L’Évangile dit que Jésus croissait en sagesse, en stature et en grâce, devant Dieu et les hommes (Luc 2.52). Ici, la grâce n’est pas liée au péché mais à la vie. Plus tard, Jésus explique : “ce que je dis et ce que je fais, je l’ai vu chez mon Père”. Pour nous de même, “croître dans la grâce”, c’est de plus en plus tout recevoir de Dieu qui donne. Comme le dit ce verset : fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ (2 Timothée 2.1). Demander la grâce est la prière par excellence que le faible peut faire pour le fort, et réciproquement.
Demander la grâce c’est confesser que Jésus revient
Ayez une parfaite espérance en la grâce qui vous sera apportée lors de la révélation de Jésus-Christ (1 Pierre 1.13).
Ça nous dit que la grâce est à venir ! Celle que nous connaissons comme grâce-pardon, celle dont nous vivons comme grâce-provision, a en vérité une ampleur qui nous sera connue à l’avènement de Christ. L’Écriture promet : nous serons changés en un instant, en un clin d’œil (1 Corinthiens 15.52). Car nous le verrons tel qu’il est (1 Jean 3.2). Cette grâce à venir est, elle aussi, sujet de prière. Et même l’ultime sujet de prière : amen, viens Seigneur Jésus ! (Apocalypse 22.20).
Telle est la perspective biblique pour prier que la grâce soit, aujourd’hui, donnée aux frères et aux églises. Car la gloire même de Dieu c’est la gloire de sa grâce (Ephésiens 1.6).
En un mot
« Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous » (Apocalypse 22.21), est la prière majoritaire du Nouveau Testament (écrite au moins 33 fois). Il serait normal qu’elle soit présente dans mes requêtes habituelles.