Médias : Après un demi-siècle de vie, le doyen des quotidiens burkinabè réfléchit à sa mue

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Certains donnaient à peine trois mois à vivre à ce quotidien privé d’informations, au regard de l’environnement socioéconomique et politique de la Haute-Volta de l’époque, mais l’Observateur Paalga, malgré les difficultés, souffle ses 50 bougies et réfléchit à sa mue face au numérique, a relevé mardi son fondateur Edouard Ouédraogo, au début d’un colloque international.

«50 ans après, nous voilà. Nous sommes encore là. Quand nous le lancions, c’était tellement risqué que beaucoup de gens disaient que c’était une lubie. Certains ne nous donnaient pas trois mois de vie car il savait que gérer un quotidien dans le contexte de la Haute Volta (actuelle Burkina Faso) était plus qu’un pari»,  a affirmé le fondateur de l’Observateur Paalga Edouard Ouédraogo.

‘’Le doyen’’ s’exprimait à l’ouverture d’un colloque international, à l’occasion des activités marquant le demi-siècle de vie de son journal.

«Ce pari avec l’aide de tout le monde,  d’abord d’une équipe autour de moi,  d’un grand frère industriel (Macaire Ouédraogo, ndrl) qui n’a pas lésiné sur les moyens pour soutenir le journal, de tous les lecteurs et de l’opinion nationale, nous avons pu relever le défi», a-t-il dit.

 

Le premier quotidien privé, indépendant, imprimé et illustré par la photo a vu le jour le 28 mai 1973, avant de connaitre une traversée du désert entre le 10 juin 1984 et le 12 février 1991, suite à l’incendie de son imprimerie.

Il a connu par la suite une période florissante marquée par aucun invendu pendant une dizaine d’années, précise le doyen.

Mais passé «les années grasses»,  le journal selon Edouard Ouédraogo, doit faire face  «au  tournant du numérique» qui entraine une baisse des ventes et des recettes publicitaires au niveau des médias traditionnels.

Pour le doyen, le chalenge n’est pas facile à relever d’où l’idée de porter la réflexion à travers le colloque:  «Les médias traditionnels africains face au développement du numérique : résilience, opportunités et défis».

Mardi et mercredi, une quinzaine de communications seront données par d’éminents panelistes venus du Burkina Faso et d’ailleurs.

Pour le ministre en charge de la Jeunesse Boubakar Savadogo, représentant son collègue en charge de la Communication Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, bien qu’ébranlés dans leurs fondations, les médias traditionnels doivent savoir saisir les opportunités qu’offrent les TIC et les réseaux sociaux.

M. Savadogo a salué l’audace, le génie, la perspicacité, l’engagement au service de la Nation et le leadership de l’Observateur Paalga.

Le ministre a rendu un vibrant hommage à Edouard Ouédraogo, le sage, le patriote, le bâtisseur et le pionnier,

Il a  aussi reconnu les sacrifices consentis et les difficultés surmontées par le personnel.

Boubakar Savadogo a assuré que le gouvernement ne veut pas priver les journalistes de leur liberté chèrement conquise  ni remettre en cause leurs acquis,  arrachés de haute lutte, parfois au prix du sang.

Mais il a insisté sur le respect de la responsabilité sociale du journaliste dans le contexte de lutte contre le terrorisme.

«Nous sommes embarqués dans le même bateau et nous vaincrons ensemble ou périrons ensemble», a-t-il dit.

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