Le 14 novembre de chaque année est célébrée la journée mondiale du diabète. Pour cette année 2022, c’est sous le thème “Accès aux soins du diabète”, que le ministère de la Santé et ses partenaires, dont l’ONG Santé diabète, célèbrent la journée.
Avec un taux de prévalence de 4,9%, soit environ un million de personnes atteintes selon l’enquête STEPS de 2021, le Burkina Faso n’échappe pas au fléau du diabète. La maladie connaît une constante progression aussi bien dans notre pays qu’ailleurs en Afrique. Le nombre de personnes atteintes de diabète en Afrique devrait en effet passer de 24 millions en 2021 à 33 millions en 2035 et à 55 millions en 2045.
Si la maladie progresse, malheureusement l’accès aux soins demeure elle, problématique pour des millions de malades du diabète. D’où le thème : « Accès aux soins du diabète » retenu pour la campagne 2021-2023 par la Fédération internationale du diabète.
- Les journalistes présents à la rencontre
Selon Dr Josiane Bouda, cheffe de projet prévention et appui à la société civile à l’ONG Santé diabète, à travers ce thème, il s’agit d’attirer l’attention sur les problèmes d’accès aux éléments fondamentaux des soins du diabète qui comprennent l’accès à l’insuline, l’accès à l’auto surveillance de la glycémie, l’accès aux médicaments administrés par voie orale, l’accès à une alimentation saine et à l’activité physique, ainsi que l’accès à l’éducation et au soutien psychologique.
« Aujourd’hui encore, nous avons près de 30 millions de diabétiques dans le monde qui n’ont pas accès aux traitements. C’est déplorable et le problème est encore plus crucial au Burkina avec le problème de l’insécurité. Nous faisons au mieux pour que les diabétiques au Burkina puissent avoir leurs produits, peu importe l’endroit où ils sont. Mais il faut savoir que le coût du traitement du diabète est aussi très élevé. La conservation des médicaments est problématique. Faire venir les intrants est aussi un vrai problème. Nous luttons pour faciliter l’accès aux soins aux diabétiques », a indiqué Dr Bouda.
- Dr Josiane Bouda a souligné qu’environ 30 millions de personnes n’ont pas accès aux traitements contre le diabète
Intégrer la lutte contre le diabète dans la lutte globale contre les maladies non transmissibles
A l’occasion de la célébration de la journée mondiale du diabète, Dr Marie Emmanuelle Zouré, directrice de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles a fait un exposé sur les maladies non transmissibles dont fait partie le diabète. Elle a rappelé que les maladies non transmissibles qui sont des maladies chroniques, partagent les mêmes facteurs de risque. Travailler à éviter l’un permet aussi d’éviter les autres.
Les principales maladies transmissibles sont les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète. Les facteurs de risques communs à ces maladies sont classés en deux catégories : les facteurs non modifiables et les facteurs modifiables. Les facteurs non modifiables concernent l’âge, le sexe et la génétique. Les facteurs modifiables concernent la mauvaise alimentation, la consommation d’aliments chargés en sucres, sels et matières grasses, la consommation insuffisante de fruits et légumes, la sédentarité et inactivité physique, l’usage nocif de l’alcool, tabagisme et les facteurs environnementaux.
- Dr Marie Emmanuelle Zouré invite les populations à adopter un mode de vie sain pour éviter le diabète
Ce sont des maladies qui dans les pays développés touchent généralement des personnes âgées. Mais au Burkina Faso, ces maladies dites du sujet âgé, touchent malheureusement de nombreux jeunes. D’où l’intérêt selon Dr Zouré, de prévenir et de dépister assez tôt ces maladies.
Et pour prévenir ces maladies, il convient d’adopter un mode de vie sain. « Il faut manger peu gras, peu sucré, peu salé, ne pas consommer de tabac, d’alcool, pratiquer une activité physique régulière et se faire dépister régulièrement », a laissé entendre Dr Zouré.