Insécurité au Centre-Nord Le Premier ministre salue la résilience des populations

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Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a eu, le vendredi 11 septembre 2020 à Kaya, un dialogue direct avec les forces vives du Centre-Nord sur la situation sécuritaire et humanitaire dans la région.

Après sa visite de l’abattoir moderne de Kaya, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, s’est entretenu avec les forces vives de la région du Centre-Nord, le vendredi 11 septembre 2020, à Kaya. Durant cinq heures d’horloge, plusieurs préoccupations ont été exposées par les différentes couches socioprofessionnelles au Chef du gouvernement. Même si la situation sécuritaire et humanitaire a été à l’épicentre des échanges, d’autres préoccupations ont été aussi présentées à l’hôte de la «cité des cuirs et peaux». Il s’agit du déminage des routes assiégées par des terroristes, de la sécurisation de la bande nord du Sanmatenga, de la non-effectivité de l’enrôlement biométrique dans les zones d’insécurité, du projet de construction de l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) et du Centre universitaire polytechnique de Kaya et de la création des Activités génératrices de revenus (AGR) pour Personnes déplacées internes (PDI).

Le bitumage de la Route nationale (RN) n°15 (Boulsa-Kongoussi), la réhabilitation de l’axe Kaya-Barsalogho, le relèvement de la pension des retraités et leur prise en compte dans l’assurance-maladie, l’allègement des taxes et impôts pour les femmes, le manque d’une gare de stationnement dédié aux transporteurs de Kaya à Ouagadougou ont été aussi sur la table du dialogue. En réponse, le Premier ministre dit avoir pris bonne note des préoccupations des populations. «Nous allons travailler à apporter des réponses appropriées aux préoccupations, afin que le message d’espoir que nous sommes venus transmettre aux populations soit une réalité un jour», a-t-il rassuré. M. Dabiré a traduit sa reconnaissance à l’endroit des autorités coutumières et religieuses pour les efforts consentis dans la promotion de la paix, de la tolérance, de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. «Le Centre-Nord est un modèle au Burkina Faso dans le cadre de la lutte contre l’adversité. Vous avez fait preuve de capacité de résilience», s’est-il réjoui.

Pour des élections apaisées

Toutefois, le Premier ministre a invité les populations à un processus électoral apaisé pour des élections libres et transparentes. Le locataire de la Primature a fait savoir que le dispositif sécuritaire a été réorganisé, afin que le Centre des opérations militaires puisse être plus proche des zones à haut défi sécuritaire. C’est pourquoi, il a exhorté les populations à une franche collaboration avec les Forces de défense et de sécurité (FDS). «Je vous appelle à la vigilance et à la prudence», a-t-il ajouté. A l’issue des échanges, la plupart des participants ont exprimé leur joie. «Nous sommes très heureux de savoir que nos préoccupations sont déjà connues. Le Premier ministre nous a rassurés qu’ensemble, nous travaillerons à trouver des solutions à nos préoccupations», a confié le président régional de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) du Centre-Nord, Abdoulaye Pafarnam.

Dans son intervention, le gouverneur du Centre-Nord, Casimir Séguéda, a laissé entendre que de janvier 2019 à nos jours, sa région a essuyé une centaine d’attaques terroristes aussi bien sur les populations civiles que sur des positions des FDS occasionnant plus de 400 pertes en vie humaine. Sur le plan humanitaire, M. Séguéda a confié qu’à la date du 31 août 2020, 109 villages se sont vidés de leurs populations (416 136 personnes), accompagnés de la fermeture de 12 formations sanitaires et 404 établissements d’enseignement dont 352 du primaire. De ce fait, il a souhaité le retour de la paix et de la sécurité, afin que les PDI puissent rejoindre leurs villages. Pour le haut-commissaire du Sanmatenga, Auguste Kinda, la situation sécuritaire et humanitaire se dégrade davantage dans la partie septentrionale de sa province. «De nombreuses femmes enceintes et enfants décèdent à Foubé, faute de n’avoir pas pu être évacués vers Barsalogho-centre à cause de la présence d’individus armés dans la zone de Giuenbila», a-t-il regretté.

De ce fait, M. Kinda a suggéré, entre autres, la mise en place des Volontaire pour la défense de la patrie (VDP) dans tous les villages de cette zone, l’érection des détachements militaires permanents dans ces localités et l’arrêt de mise en place des camps de regroupement des PDI, en privilégiant la prise en charge communautaire.

Emil Abdoul Razak SEGDA


« Nous travaillons pour que la paix revienne », Christophe Dabiré

«L’un des épicentres des défis sécuritaires auxquels nous sommes confrontés, aujourd’hui, est le Centre-Nord. De ce point de vue, nous ne pouvons que nous féliciter de constater que les populations de cette région ont contribué à une certaine prise de conscience et de la nécessité de travailler à se donner la main pour combattre le terrorisme. Cette région mobilise aujourd’hui toutes les préoccupations parce que le nombre des PDI est très élevé. Quand on regarde tous ces éléments, on ne peut dire qu’il n’y a aucun autre message qui puisse être passé par le Président du Faso si ce n’est pas un message d’espoir. C’est ce seul message qui peut être passé à cette population. Leur dire que le gouvernement, sous le leadership du Président du Faso, travaille pour que la paix revienne dans cette région et dans l’ensemble du pays, afin que les populations puissent retrouver leur état de vie normale. C’est ce message que je suis venu passer. Aujourd’hui, il ne reste que l’espoir. Cet espoir est permis si chacun est conscient des difficultés à relever. Chacun doit travailler pour que nous puissions ensemble retrouver le Burkina Faso que nous avons perdu à un moment donné».

Propos recueillis par E.A.R.S.

www.sidwaya.info

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