Dans le but de contribuer à la réflexion sur l’institutionnalisation de la pratique de la capitalisation et de la gestion des savoirs dans les projets et programmes de développement exécutés au Burkina Faso, le Projet d’appui aux filières agricoles (PAPFA), en collaboration avec les projets appuyés par le Fonds international de développement agricole (FIDA), au Burkina Faso organisent du 13 au 15 décembre 2022 à Bobo-Dioulasso une foire aux savoirs.
Débutée le mardi 13 décembre 2022, cette foire a pour objectif de contribuer à la réflexion sur l’institutionnalisation de la pratique de la capitalisation et de la gestion des savoirs dans les projets et programmes de développement exécutés au Burkina Faso.
Trois sous-thèmes appuient le thème principal : la « Démarche de capitalisation des projets du portefeuille FIDA au Burkina Faso » ; « Capitalisation des expériences et pratiques agricoles résilientes au Burkina Faso » ; « Vers une démarche harmonisée de capitalisation et de gestion des savoirs dans les projets et programmes de développement rural au Burkina Faso ».
- Le présidium
La gestion des savoirs occupe une importance grandissante dans les projets et programmes de développement, notamment ceux financés par le Fonds international de développement agricole. Dans le cadre des projets et programmes de développement, la gestion des savoirs est un modèle de partage des connaissances qui garantit la mémoire collective et institutionnelle des interventions. Elle est mise en place pour faciliter le partage d’informations sur les expériences réussies, les innovations et les bonnes pratiques acquises ainsi que les enseignements et leçons tirées de la mise en œuvre du projet. C’est un processus de repérage, de stockage des expériences, savoirs et connaissances pour favoriser l’enrichissement individuel et collectif pour devenir un levier de création de valeur ajoutée.
- Vue des invités
Au niveau national, la prise en compte d’une démarche de gestion des savoirs dans la mise en œuvre des projets et programmes de développement n’est toujours pas systématique. Ainsi, certains projets et programmes mis en place pour développer ou consolider des bonnes pratiques et innovations s’achèvent sans un véritable mécanisme de capitalisation et de partage de connaissances à grande échelle et de sauvegarde de la mémoire concernant l’investissement. À terme, les conséquences liées à la non prise en compte du processus de gestion des savoirs peuvent être une perte de temps et de ressources dans la mise au point de certaines initiatives qui, au préalable, ont été testées mais n’ont pas été documentées et partagées.
- Coupure de ruban pour la visite des stands
La première édition de la foire aux savoirs, organisée les 29 et 30 avril 2012 à Ouahigouya, dans la région du Nord, a permis de faire les constats suivants : elle a été une occasion pour les projets appuyés par le FIDA de faire le point de l’existant en matière de démarches de capitalisation et de bonnes pratiques. L’autre constat est que les projets et programmes manquent d’un mécanisme harmonisé et d’une stratégie pour garantir la sauvegarde, le partage de ces pratiques et la durabilité des innovations. Aussi, en plus de l’institutionnalisation de l’activité, la nécessité d’une stratégie nationale de capitalisation des expériences, bonnes pratiques et leçons tirées a été exprimée d’où le thème de la présente deuxième édition.
- Photo de famille
Selon Stéphane Kambou, coordonnateur national du PAPFA, la gestion des savoirs demeure un défi qu’il faut relever et ils ont pensé qu’ils était bon d’étendre cette réflexion à l’ensemble des projets qui interviennent dans le secteur du développement rural, d’où la présence de tous les projets financés par les autres partenaires au développement qui interviennent au Burkina Faso pour qu’ensemble ils puissent réfléchir pour revoir les approches, les outils et proposer au plan national une démarche harmonisée. Il a donc formulé comme attente qu’ils puissent aboutir aux prémices d’une démarche harmonisée en termes d’intervention, de gestion des bonnes pratiques, d’innovations…qui ont été constatées vis à vis des projets pour passer à la mise en échelle par la suite.
- Stéphane Kambou, Coordonnateur national de PAPFA
Selon Raimond David Valentin Ouédraogo, gouverneur de la région du Nord, il y a assurément des savoirs faire et savoirs endogènes pour la promotion des filières agricoles. Il reste seulement à les valoriser, les expérimenter et faire en sorte que ça soit vulgarisé au profit des producteurs qui s’investissent vaillamment pour que les filières agricoles soient un succès.
- Raimond David Valentin Ouédraogo gouverneur de la région du Nord
Pour Koudrègma Zongo, coordinateur du projet Neer-Tamba (projet de gestion participative des ressources naturelles et de développement rural au Nord, Centre et Est), la foire aux savoirs est une initiative pour mettre à la disposition de l’ensemble des acteurs toutes les innovations, toutes les connaissances paysannes, tous les projets dans lesquels on navigue chaque jour pour faire comprendre que dans le milieu rural, il y’a des innovations, des savoirs, des savoir-faire qui doivent être portés à la connaissance du grand public pour pouvoir mettre à l’échelle et améliorer les politiques dans leur formulations. Il souligne en ce sens qu’ils sont en train d’aller vers une mise à l’échelle pour l’ensemble des projets de développement rural, qui ne sera plus unique pour un seul partenaire mais pour l’ensemble des projets du gouvernement.
- Koudrègma Zongo, Coordinateur du projet NEER-TAMBA
Comme le souligne Célestin Poda, consultant chargé de la gestion des portefeuilles des projets et programmes FIDA au Burkina Faso, le Burkina a une économie agricole qui compte plus de 80% de la population intervenant dans ce secteur d’où une cible fondamentale pour le développement. Le FIDA procède donc à une stratégie très élaborée de ciblage, à l’identification d’abord des régions les plus pauvres, les plus vulnérables, les communes, les ménages en besoin… de manière à ce qu’ à travers des projets structurant les actions mises en œuvre déclenchent un processus transformationnel de changement, d’amélioration des conditions de développement avec la participation de tous car pour la grande majorité, il suffit d’injecter peu de moyens pour leur réhabilitation et leur pleine participation au processus de développement.
- Célestin Poda Consultant chargé de la gestion des portefeuilles des projets et programmes FIDA au Burkina Faso