Placé sous le thème : « Transparence et lutte contre la corruption dans la commande publique au Burkina Faso : Cas des bâtiments et travaux publics », l’objectif de ces 16e JNRC est de placer la lutte contre la corruption dans la passation et l’exécution de la commande publique au cœur des priorités nationales en suscitant le débat public.
Selon le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo, le choix du thème de cette édition se justifie par le fait que la commande publique est un instrument important de mise en œuvre des politiques publiques qui engloutit chaque année des centaines de milliards de nos francs.
Il affirme que ce secteur, est par essence « corruptogène » en raison des fortes sommes en jeu et des risques potentiels de conflits d’intérêts résultant de la rencontre entre le milieu des affaires, le monde politique et celui des fonctionnaires opérationnels des processus de passation, d’exécution, de contrôle et de paiements des marchés.
- Secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo
Et pour illustrer ses dires, il a pris pour exemple, les nombreuses infrastructures réalisées à coup de sommes énormes ces dernières années, mais qui n’ont pas pu cependant résister aux effets des intempéries.
« Rien qu’en juin 2021, le gouvernement lui-même avait estimé à 170 le nombre d’infrastructures publiques endommagées par les intempéries, depuis le début de l’hivernage dont 110 concernaient le secteur de l’Education. La plupart de ces infrastructures avait une durée de vie de moins de vingt (20) ans, alors que des bâtiments construits avant les indépendances sont toujours solides », s’est-il indigné.
En sus, selon le secrétaire exécutif, des entreprises attributaires de marchés peinent à les exécuter correctement, entraînant parfois des conclusions d’avenants qui ne se justifient pas. Pour le REN-LAC, le contrat d’avenant de plus de quarante milliards passé avec le groupe EBOMAF dans le cadre des travaux de construction de l’autoroute de contournement de la capitale Ouagadougou est assez illustratif de ce phénomène
« Le montant initial de ce marché, dont les travaux ont été lancés le 30 octobre 2018, s’élevait à 181 milliards francs CFA. L’avenant, qui représente 23% du montant du marché initial, a été conclu à moins de 50% du taux d’exécution », a-t-il conclu.
- les hommes et femmes de médias présents à la conférence de presse
Pour cette présente édition, les activités des JNRC auront lieu à Ouagadougou et dans les cinq régions qui disposent des comités régionaux anti-corruption (CRAC), à savoir les Hauts-Bassins, le Centre-Ouest, le Nord, le Sud-Ouest et l’Est.
Au menu des JNRC 2021, il est prévu comme activités principales, un grand panel sous le thème : « Assainir la commande publique au Burkina Faso », le mercredi 22 décembre à 15h30 au CENASA, à Ouagadougou ; des conférences publiques dans des écoles de formation professionnelle des ingénieurs de travaux publics et du bâtiment ; des conférences publiques, des émissions télé et radio de même que des campagnes d’affichage (à Ouagadougou et dans les cinq régions).
Selon, le secrétaire exécutif du REN-LAC, le but recherché à travers ces activités c’est « de jeter la lumière sur les mauvaises pratiques existantes dans le secteur de la commande publique en lien avec la réalisation des infrastructures publiques et de situer les différentes responsabilités ».
« Les JNRC 2021, de manière globale, appellent les différents acteurs de la chaîne de la commande publique à une introspection et à la réflexion afin de contribuer à assainir le secteur pour en faire un véritable instrument de développement », a-t-il martelé.
Lefaso.net