A l’occasion du 24e anniversaire de l’assassinat de son époux, Norbert Zongo, Geneviève Zongo a pris activement part aux activités organisées par le collectif des organisations démocratiques de masses et de partis politiques, en l’honneur de Norbert Zongo. Nous avons profité de l’occasion pour lui tirer quelques vers du nez, principalement sur les activités du collectif à l’endroit de son regretté époux et sur la question de la réconciliation, après tant d’années d’attente infructueuse de justice.
“A l’occasion de ce 24e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo, je voudrais remercier tout le monde. La presse, le collectif, tous les avocats, la jeunesse, tous ceux qui sont toujours là, ceux qui ne sont plus des nôtres. Je pense au Pr Joseph Ki-Zerbo. Je remercie aussi tous ceux qui, depuis 1998 à aujourd’hui, ont contribué à ce que nous en arrivions là.
Personnellement je vais bien. Les enfants également se portent bien. Grâce à Dieu, ils progressent aussi dans leurs études. Lorsque leur père décédait, le benjamin n’avait que quatorze mois. Il est présentement en année de licence.
Pour ce qui est de l’évolution du dossier, c’est comme on le dit souvent : c’est bien mais ce n’est pas arrivé. Tant que l’affaire ne sera pas jugée, on ne peut pas dire qu’on est totalement satisfait de l’évolution des choses. Nous sommes toujours dans l’attente du jugement pour savoir qui a réellement commis ce meurtre. Nous attendons toujours l’extradition de François Compaoré. Aujourd’hui on parle de réconciliation. Je pense que les gens peuvent le faire.
Mais il y a beaucoup de choses qui habitent le cœur des hommes et qui les empêchent de se réconcilier où se pardonner. Si on veut vraiment que les gens se réconcilient, il faut d’abord que l’on juge tous les dossiers qui sont en justice. Le comité de sage l’a si bien résumé à travers le triptyque « vérité-justice-réconciliation. » On ne peut pas aller directement à la réconciliation sans être au préalable passé par la justice. Lorsqu’on porte atteinte à la vie de ton parent, il faut d’abord que tu saches qui est l’auteur du meurtre. Après cela, tu envisages si une réconciliation est possible ou pas. C’est ce que je pense sincèrement.”